Entretien avec ...



Jules GUEGAN dit "Julot"
Palmarès en championnat
julot guégan

Club actuel : Pétanque Lanesterérienne

En TRIPLETTES SENIORS
Championnat de Ligue :
Demi-finaliste en 1978 à St Brieuc

Championnat départemental
Vice champion en 1977 à Vannes

Première Licence: 1967
1/2 à Ploërmel en 76 & 1/4 à Quiberon en 78

Toujours licencié en 2007, il est l'un des doyens de notre comité. Fidèle de premier ordre il n'a jamais quitté le club de ses débuts, sans jamais raté une année. Joueur possédant son petit palmarès, il est plus connu pour son dévouement au sein de son club comme secrétaire, trésorier ou président pendant de longues années, mais aussi pour le compte du comité départemental et surtout comme véritable passioné de pétanque et jeu provençal. Il est aujourd'hui l'une des mémoire les plus sûre de la pétanque morbihannaise.

En TRIPLETTES CORPORATIVES
Champion départemental en 1981
2 Partcipations au championnat de France corporatif,
à Dijon
et à Figeac en tant que remplaçant.

Entretien réalisé en Septembre 2006

1 - A la création du comité, en 1976, tu étais vérificateur aux comptes, et dès l’année suivante tu intégrais le comité. Dans quel club étais tu et comment es-tu venu au comité?


Le seul club que j’ai connu est celui de la pétanque lanestérienne. Ma première licence date de 1967 (n°5813). Je me rappelle que cette société a pris naissance au mois de Mai 1966. Le premier bureau avait décidé, en effet, de retarder d’un semestre son affiliation au comité du Morbihan qui dépendait du comité du Finistère (secteur n°8). La césure avec ce comité n’est intervenue que dix ans plus tard environ.
Le premier bureau de la pétanque lanestérienne était formé de :
            Président : Serge GOULARD
            Secrétaire : Jules GUEGAN
            Trésorier : François GUEGAN
Je rappelle qu’avant nous, il y avait : Kerolayse, Lorientaise, Locmiquélic, Mauron, Carnac et Hennebont.
J’ai basculé rapidement à la Trésorerie de ce club en 1968 et ceci jusqu’en 1984 où je suis devenu Président.
Après GOULARD il y a à la présidence Joseph FOLLIC, Alain NICOLAS, Roger TESSIER, Jean DEAULT et Pierre Yves LE GOUARIGUER.

Février 1977 : décès de Roger TESSIER notre président et Trésorier Général du jeune et autonome comité du Morbihan. Le président du comité Marcel RIDEAU, m’a sollicité, avril 1977 pour rejoindre ce comité en tant que trésorier adjoint. C’était parti pour 4 mandats successifs (pour les deux derniers, j’avais eu de l’avancement puisque j’étais devenu Trésorier Principal jusqu’au congrès d’Auray où je ne me suis pas représenté).
NB : Je l’avais annoncé un an auparavant.
Une petite remarque. A Auray ; j’étais dans ma 69e année, c’est un fait j’aurais pu changer de poste et rester au comité tout au moins un mandat car à Auray, le comité a été littéralement décapité, en l’absence de toute logique. Point final.

2 - Comment es-tu venu à la pétanque et quels souvenirs gardes tu de cette époque?


J’ai connu la pétanque, il y a 50 ans, presque jour pour jour. C’était à Diego Suarez. Tous les dimanches, de 8 heures à midi, un concours à la mélée rassemblait la plupart des célibataires géographiques ou non. Le côté sympa venait des récompenses qui étaient toutes en nature : apéros, cigarettes, poulets, etc. Il paraît même que 3 ou 4 ans plus tôt, le premier prix était un zébu ! A Diégo j’étais un bleu. Le Quintais de là-bas était de Toulon : Jean FERRARI qui nous plantait des carreaux à te faire dégouter des boules. J’ignore ce qu’il est devenu.

3 - Quels étaient pour toi les joueurs (morbihannais) les plus redoutables de cette époque?


A mon retour en métropole, deux clubs existaient grâce à la venue des « pieds noirs » : Di VENCENZO, MAUMUS, GIOCANTI, VACARA, CIARAVOLA, les frères FONTANA et j’en passe. La Kerolayse était présidée par Dédé HUET, un ami trop tôt disparu, en 1975 je pense. C’est lui qui nous a incités à monter une société à Lanester. Tu connais la suite. Beaucoup de ces « pieds noirs » étaient redoutables, car ils étaient expérimentés. Notamment, il y avait Raymond MAUMUS qui, je crois, est dans le Var, du côté de Brignoles. Grand ami de André LANSADE, je les ai retrouvés à Vannes ensemble, il y a une dizaine d’années. Pierre FONTANA, le frère de Philippe, était aussi un fameux tireur. Il est décédé depuis un bon moment, à Nîmes. En conclusion, la plupart d’entre eux sont repartis dans le sud, dès qu’ils l’ont pu. Par la suite, sont apparus Jean François BARBEOCH, Régis LE SAYEC. Régis qui était parvenu à un championnat de France individuel, en ¼ de finale. Un bouquin en a parlé, mais on le présentait comme finistérien. C’était, je pense dans les années 70. De ce bouquin, j’ai oublié le nom de l’auteur car je ne l’ai pas en ma possession.

4 - Quel est ton meilleur souvenir de joueur?


1983 :La Marseillaise, éliminé à la 6ème partie, le lundi après midi.

J’avais comme partenaires Jean Pierre BERNARD et Thierry HINDRE et nous sommes sortis par Noêl BENGLER dit « Carbure » qui a gagné 3 fois cette marseillaise. En 1983, il était quand même demi-finaliste.

 

Photo ci-contre: Championnat de France à Dijon où Julot est à droite.

triplette du morbihan championnat de france dijon 1981

5 - Et ta plus grande déception ?


Pour en finir, ma plus grande déception est ma finale perdue en 1977. J’étais « monté » avec Albert LE GUERN et Marcel LE GOFF. Une journée que je n’ai pas oubliée. Après une poule difficile, nous avons sorti en début d’après midi Jo GUEROUE, Chim THOMAS et Régis LE SAYEC de Carnac. Disons que chaque boule était pesée.

Les qualifiés se rendirent à la Courneuve où eut lieu une demi-finale de choc entre PAON, LEBEAU, MATEI et MELIS, AUTHIEU, FOYOT. Que du beau monde. Et il paraît que ça a valu le déplacement avec un LEBEAU à la limite du Fair Play. (En 1985, à Albi, ce même LEBEAU a eu un comportement inadmissible. Associé à FOYOT, ils furent battus en finale par deux isérois. Au moment de la « Marseillaise », ostensiblement, il fit un demi-tour, ne présentant plus que son dos, sur le podium, aux spectateurs, dont je faisais partie, en compagnie de Marcel ton grand père. Dommage.

6 - Tu as eu de nombreuses occasions d'approcher quelque uns des plus grands champions nationaux, quels sont ceux qui te resteront comme les plus grands ou les plus atypiques?


Comme délégué, j’ai pu apercevoir 3 monstres marseillais qui dans les années 50 avaient constitué une triplette de choc. D’abord en 79 , à Nancy, Jo ARAMA puis en 81, au Mans, MAGNANI (roi du carreau) et enfin en 82, à Alès, le fameux BESSE. ARAMA avait un siège à ses côtés, car entre deux boules, il s’y réfugiait, étant atteint de la polyo. Autant MAGNANI était sympa, autant François BESSE ne l’était pas, sauf avec son grand copain Charly de GEMENOS. Quant à MAGNANI, j’ai demandé de ses nouvelles au Parc Chanot (en juin 2005) et il paraîtrait qu’il n’est plus à Marseille. Lui non plus n’est plus très jeune car il est né en 14. Après Le Mans je l’avais revu, en 91, à Avignon où il se trouvait comme spectateur.

7 - On te sait très friand de jeu provençal, d'ou tiens tu cette passion ?


En 1978, suite à une pub de pétanque Magazine, j’ai commandé un bouquin « Albert Calanotti et les rois de la pétanque » à son auteur Mario GARRO. J’en ai même commandé 4 ou 5 pour le compte d’amis du coin. Ça ne les a pas vraiment passionnés. Moi si, et ce livre je le connais pratiquement par cœur. Albert CALANOTTI était un champion de la longue terrasé par la leucémie en 76, il paraît que, les boules en mains, il était terrifiant. Mais quel palamrès à son actif ! Bref, à la retraite, je me suis décidé à connaître ce fameux jeu provençal. Voici la liste « chrono » des championnats de France où j’y étais :

  1. 85, triplette à Clermont-Ferrand,
  2. 88, triplette à Roanne,
  3. 89, doublette à Bergerac,
  4. 90, triplette à Toulouse,
  5. 92, triplette à Montélimar,
  6. 95, triplette à Nîmes,
  7. 96, triplette à Narbonne,
  8. 97, doublette à Sarreguemines,
  9. 99, triplette à Beaucaire,
  10. 2001, doublette à Auch.

En ce qui concerne « Le Provençal », au parc borély, le premier que j’ai suivi, c’était en 87 (victoire de ROUX, LE PRAT et ALLAUX). MASSONI qui l’avait gagné en 86 n’était pas là et pour cause, car il avait une champbre aux « beaumettes ». Le dernier que j’ai suivi était celui de 2000. Pas de concours en 2001 et depuis je n’ai pas remis les pieds à Borély. Pour conclure, disons que j’y allais pas tous les ans, mais sans doute deux fois sur trois. D’ailleurs, c’est en 97 que J. GARDERES, un ami bordelais m’avait « allumé » pour Sarreguemines, puisque son grand copain Loule BENOIT-GONIN y allait qualifié avec Milou LOVINO, une légende à Marseille. Ils ont été éliminés en ¼, une chose que je n’ai pas encore comprise. Jusque là, ça beignait avec eux deux et ce samedi après midi, c’est la bérésina face à deux minots du comité lyonnais qui n’en revenaient pas. Ils finiront vice-champions de France, battus par ANGELVIN – CAPELLE (6-13). Avec les deux marseillais, s’eut été autre chose. J’ai toujours pensé que Loule et Milo avaient fait un déjeuner trop « euphorisant », après avoir abusé un tantinet du vin blanc local, un château de Vaux, si ma mémoire est bonne. Je peux en témoigner car j’étais leur invité. Le lendemain matin, BENOIT-GONIN, avant de repartir, est passé me remettre, deux bons de repas inutiles pour eux. Mais son sourire était revenu. La nuit porte conseil, dit-on.
Dans le sud, il y a trois catégories de joueurs. Ceux qui ne jouent qu’au provençal. Ceux qui ne jouent qu’à la pétanque. Ceux qui jouent aux deux, les plus nombreux, je pense. Au provençal, en plus des noms précités, j’ai connu quelques bons quand même : LAFLEUR, MUSSI, CORTES, BIANCONI, MATRAGLIA, SIGNAL, etc.

8 - Imaginais tu au début ce développement de la pétanque?


Il y a une trentaine d’années Mario GARRO écrivait et je cite « Quoique l’on dise, personne ne réussira à faire passer des champions de la boule pour des enfants de cœur ». Depuis, les choses ont bien changé et c’est tant mieux ainsi.

9 - Si tu avais l'occasion de donner un conseil aux jeunes (et au moins jeunes) qui démarrent tout juste la pétanque maintenant, quel serait-il?


Pour les jeunes et moins jeunes, surtout ne pas croire que tout est « arrivé ». Vingt fois, cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage. On connaît la conclusion.

 



Ligue de Bretagne de pétanque et jeu provençal

Comité départemental du Morbihan de Pétanque et Jeu Provençal

Fédération Française de Pétanque et Jeu Provençal